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La vie après la mort

jeudi 15 mars 2012, par pbibliques

Dès le début de l’histoire humaine, la mort est présentée à Adam comme une conséquence de la désobéissance à l’ordre divin de ne pas manger de l’arbre de connaissance du bien et du mal. L’ordre de Dieu est formel, si Adam transgresse son ordre ; il mourra (Gen 2:17). Rien, dans le récit de la Genèse n’indique que Dieu expliqua à Adam ce qu’était la mort. Néanmoins, Adam a du être confronté à la mort des animaux qui eux n’étaient pas immortels. Adam devait donc comprendre parfaitement l’ordre de Dieu et les conséquences de son acte.

Pour les patriarches, une vie longue et une mort paisible sont une bénédiction de la part de Dieu. La mort n’est plus considérée comme une punition mais la finalité d’une vie bien remplie. Elle est ainsi "le rendez-vous de tout vivant" (Jb 30:23). La mort n’est dramatique, comme de nos jours, que si elle emporte un vivant dans la force de l’âge (Is 38:10).

Voici ce que Dieu déclara à Abraham en Genèse 15:15 :

Quant à toi, tu t’en iras en paix vers tes ancêtres  ; tu seras enterré après une belle vieillesse.

Abraham croyait-il à la vie après la mort ? Pensait-il réellement retrouver ces proches décédés ? Rien dans le récit biblique ne permet de répondre à ces questions mais la croyance en la vie après la mort était courante à l’époque de ce fidèle du passé.

Voici ce que déclare le site Theotex :

"Tu t’en iras en paix vers tes pères." D’après ce verset même, l’expression s’en aller vers ses pères désigne un fait qui diffère de celui d’être enseveli et qui le précède. Elle signifie entrer dans le schéol, le séjour des morts, où l’on retrouve ses ancêtres. Ce terme implique l’idée de l’immortalité personnelle.

Une expression intéressante est "il fut réuni aux siens" (Gen 25:8,17 ; 35:29 ; 49:33). Cette expression "réuni aux siens" signifie qu’à sa mort, le défunt est réuni aux gens de son peuple soit dans le tombeau de famille comme ce fut le cas pour Abraham et ses proches mais également dans le séjour des morts, le Schéol. Cette expression est l’équivalent de "s’en aller vers les pères" (Gen 15:15) ou "se coucher avec les pères" (Gen 47:30 ; Deut 31:16).

Lorsque les frères de Joseph annoncèrent à leur père Jacob qu’il avait été tué par une bête sauvage, la douleur de la perte de Joseph fit dire à Jacob (Genèse 37:34) :

Et tous ses fils et toutes ses filles se levaient pour le consoler, mais il refusait de se laisser consoler et disait : “ Car je descendrai en deuil vers mon fils au shéol ! ” Et son père continua de le pleurer.

Ce passage montre la douleur immense de Jacob mais également que dans l’esprit de Jacob, il y a une différence entre le Scheol et l’inhumation car Jacob pensait que son fils avait été dévoré par une bête sauvage. Jacob veut rester "dans le deuil" et gagner ainsi le séjour des morts car selon la croyance des anciens, on demeurait au Shéol dans l’état où l’on y entrait au moment de la mort.

Voici ce que déclara Jacob à l’approche de sa mort en Genèse 47:30 :

"Je devrai me coucher avec mes pères, et tu devras me transporter hors d’Égypte et m’enterrer dans leur tombe."

Traduction Tob :

"Je me coucherai avec mes pères, tu m’emporteras hors d’Egypte et tu m’enseveliras dans leur tombeau. "

De nouveau, l’expression "se coucher avec ses pères" diffère de l’inhumation. Cette inhumation aura lieu plus de 70 jours plus tard.

Voici ce que Jéhovah déclara à Moïse à l’approche de sa mort en Deutéronome 32:49 :

“ Monte dans cette montagne d’Abarim, le mont Nebo, qui est au pays de Moab, qui fait face à Jéricho, et vois le pays de Canaan que je donne aux fils d’Israël en propriété. Puis meurs sur la montagne où tu montes, et sois réuni à ton peuple, tout comme Aaron ton frère est mort sur le mont Hor et a été réuni à son peuple ;

Pourquoi Jéhovah souligne-t’il la différence entre le peuple de Moise et d’Aaron ? Simplement parce que ce terme désigne la parenté, les ancêtres et comme la NBS le traduit "les siens" donc la famille. De plus, Moïse ne fut pas réuni à son peuple dans le sens ou il mourut seul sur le mont Horeb. Sa sépulture n’est pas connu. Il fut réuni aux siens au Shéol. Lorsque j’ai lu ce récit et pensait à la mort des deux fils d’ Aaron du à leur désobéissance, j’ai trouvé ces versets curieux si la mort est la non-existence. J’ai ensuite pensé à Aaron qui n’a pas pu pleuré la mort de ses fils et j’ai trouvé les paroles de Jéhovah rassurantes et consolantes.

Au sens premier, le mot hébreu "Shéol" indique une tombe, un trou profond dans la terre pour placer les cadavres. À la mort, la personne était donc physiquement au "Shéol" dans sa tombe. Pour les Hébreux, il était impensable de séparer le corps et l’âme. Il faut se rappeler que pour l’homme de la Bible, l’humain était indissociable. Contrairement à la pensée grecque, l’Ancien Testament ne voit pas de distinction entre un corps matériel et corruptible, d’une part, et une âme immatérielle et incorruptible, d’autre part.

Finalement, dans les premiers livres de la Bible, il y a peu d’informations sur la mort, le séjour des morts ou "Shéol". Peut-être simplement parce qu’il n’y a pas grand chose à en dire. Le séjour des morts est vu comme un lieu souterrain silencieux ou chaque vivant se rend. Ce que l’homme doit faire, il doit le faire de son vivant. Sa récompense ou bénédiction, il l’obtient de son vivant. Il s’agit de la doctrine de la rétribution.

Avec le temps, Shéol fini par désigner une sorte de lieu du séjour des morts. Ce lieu est caractérisé par le noir, le silence, la poussière, la profondeur, l’absence, l’oubli. C’est un lieu de semi-existence où la communication est impossible, en particulier avec Dieu. Dieu est absent du Shéol. En fait, le Shéol, au plus profond de la terre, est à l’extrême opposé du ciel où habite le Dieu vivant. Le séjour des morts est évidemment un lieu d’où on ne peut sortir, en rupture avec le monde des vivants. L’Ancien Testament regarde donc la mort en face et ose en parler sans l’édulcorer... L’humain est un être marqué par sa propre finitude. Plus tard, lorsque la croyance en la résurrection va se développer, le Shéol deviendra un lieu d’attente du jugement de Dieu et de la résurrection finale.

Le livre d’Ezekiel 32:21 nous dépeint les soldats vaincus égyptiens qui rejoignent les Shéol. Dans ce passage, ces soldats sont accueillis au sein du séjour des morts par les railleries d’autres héros morts au combat.

Ezekiel 32:21 (Tob) :

Du milieu du séjour des morts, les chefs des héros avec leurs aides lui parleront. Les incirconcis, percés par l’épée, sont descendus, ils sont couchés dans la tombe.

Ce verset nous montre bien que le Shéol n’est pas le néant, l’anéantissement comme le prétend la société Watchtower. Un autre verset lui est comparable. Il s’agit de Isaie 14:9 et 10 :

Le séjour des morts s’ébranle pour toi à l’annonce de ta venue. Pour toi, il réveille les trépassés, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous, ils se mettent à parler et te disent : « Toi aussi, te voilà désormais sans force, comme nous, tu es devenu semblable à nous.

Dans ce passage, le monarque Babylonien Sénacherib est accueilli dans le séjour des morts par ces prédécesseurs. "Tous prennent la parole" pour accueillir ce monarque illustre réduit à la même condition dans le Shéol. L’émotion la plus vive règne, à l’arrivée d’un hôte si extraordinaire dans le séjour habituel du silence et de l’immobilité (Job 3.13,17 ; Psaumes 6.6 ; 88.12-13).

Le Shéol évoluera et à l’époque de Jésus, il sera subdivisé en 2 parties, le Shéol des méchants et celui des justes comme Jésus l’explique en paraboles en Luc 16:19-30. On se rend donc bien compte que la notion d’immortalité de l’âme décriée comme païenne par les Témoins de Jéhovah n’est pas une idée païenne car de nombreux textes abondent dans ce sens. D’ailleurs, si cette notion était une conception païenne de la vie après la mort, il est inconcevable que Jésus utilise une parabole ou exemple qui abonde dans le même sens. Le Christ utilisait des images de la vie quotidienne et de la pensée juive de son époque. Il a donc utilisé la parabole de l’homme riche et de Lazare car c’était ainsi que les Pharisiens concevaient la vie après la mort.

D’autres textes intéressants : II Corinthiens 5:10 Hebreux 9:27

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